Les mariages sont-ils uniquement réservés aux couples ? Depuis quelques années, le concept de sologamie permet aux célibataires de se marier… entre eux. Introduit au Canada il y a vingt ans, le concept de sologamie commence à faire son chemin en Europe. Mais s’agit-il vraiment d’une solution au célibat, ou d’un nouveau business lucratif ?
Décembre est la période des préparatifs pour ceux qui prévoient de se marier l’été prochain… Pour ceux qui ne sont pas mariés et qui envisagent de se faire passer la bague à l’annulaire, il existe une autre option : le mode de vie sologame, qui consiste à se marier avec soi-même. L’idée a été introduite au Canada il y a 20 ans, cette tendance a été reproduite aux États-Unis et au Japon et commence maintenant à prendre forme en Europe. Bien que cela puisse paraître absurde, c’est une alternative intéressante au célibat.
« Un joli pied de nez au patriarcat »
S’il est illégal d’avoir une signification sologame, c’est un mécanisme de défense élégant et festif pour éviter la pression sociale. Le célèbre musicien Jeremstar est devenu le premier sologame français en 2017 et il a embrassé cette décision. « Le mariage est un concept qui incite les gens à rêver et reste un symbole de réussite et d’accomplissement. Cependant, les gens sont fatigués de la question : Quand prévoyez-vous de vous marier ? Pour moi, c’est comme ça, j’en ai fini avec moi », sourit-il.
« La sologamie est un bon moyen de se moquer du patriarcat, mais on peut être satisfait sans pressions sociales, on peut réussir sans se marier et sans entrer dans un moule qui ressemble au modèle de réussite qu’on nous a enseigné. En me mariant, je suis autosuffisante. Je suis en parfait accord avec moi-même. On n’est pas déçu, ni trompé », dit Jeremstar.
Affaires
Être heureux avec soi-même, se suffire à soi-même, s’aimer… La sologamie peut être utilisée comme une assurance contre les risques de souffrances ou de déceptions qui sont liés à la vie de couple. La plupart du temps, les sologamistes sont soit des amoureux qui sont tombés amoureux, soit des célibataires. Mais cela n’encourage-t-il pas un type de narcissisme désespéré ?
« Au départ, la sologamie part d’une bonne intention d’améliorer l’amour de soi, de s’enthousiasmer pour ce que je suis capable d’offrir à un autre cependant, de déclarer à l’autre : ‘Je préfère me marier en couple puisque le couple a été normalisé et que le couple est trop romantique et que le couple n’aboutira pas, et est une aberration puisqu’il crée une peur de la relation' », explique Véronique Kohn psychologue et psychothérapeute et créatrice de « Quand la peur de perdre l’autre me fait perdre l’autre » aux éditions du Tchou.
Selon elle, cela « revient à l’état : « Je suis une mariée, donc je suis tranquille je suis respectée je m’aime. …’. C’est à être complètement absurde ». En attendant, cette idée est très populaire au Japon, c’est une excellente idée de business. Car il faut débourser 3 000 $ pour profiter de l’offre « se marier lors d’une cérémonie privée » qui comprend une robe avec un bouquet, un dîner et une réception de mariage dans un hôtel luxueux ; cependant, vous devez être seul, bien sûr !
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